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2017 Bordeaux : Au cœur de l'affaire
PAR ANTONIO GALLONI | LE 4 MAI 2018
Rive gauche : Margaux | Pauillac | Pessac-Léognan | Saint-Estèphe | Saint-Julien | Satellites
Rive droite : Pomerol | Saint-Émilion | Sauternes | Satellites
A ne pas manquer | Les Dormeurs
Mère nature n'a pas été particulièrement gentille avec Bordeaux en 2017. Un gel printanier dévastateur, du temps inégal pendant l'été et de la pluie juste avant la récolte ne constituent que quelques-uns des défis auxquels les vignerons ont dû faire face. Où est-ce que l’on trouve donc les points lumineux ? Ils ne sont pas tous là où vous vous attendriez...
Bien que la qualité soit incohérente, 2017 a produit un certain nombre de vins extraordinaires. Oui, le gel du mois d’avril a été dévastateur dans plusieurs endroits, mais il y a plusieurs d’autres choses à comprendre de l’année à part de ces quelques jours horribles. Deux mille dix-sept est, à mon avis, évidemment un millésime de la rive droite. Alors qu’il y a eu de nombreuses propriétés affectées par le gel, il ne fait aucun doute que l'un des résultats de lui a été une sélection naturelle sacrifiant les vignobles moins grands au profit des sites ayant un pedigree plus élevé. Un certain nombre de vins du millésime de la rive droite sont positivement passionnants. Sur la rive gauche, les meilleurs 2017 sont maîtrisés et raffinés. Les exemples incluent Montrose, Haut-Brion et Léoville Las Cases, qui sont tous plus sensuels qu'ils ne le sont typiquement à ce stade. Et pourtant, je ne peux pas dire que j'ai dégusté beaucoup de vins sur la rive gauche que j’aurais désigné des vins « à retrouver absolument » ou des vins « extraordinaires ». Enfin, 2017, c’est un millésime bordelais fabuleux pour les blancs secs et presque aussi bon pour les vins blancs doux.
Cet article discute des vins de la rive gauche et droite. Ce que je préfère, c’est de goûter des primeurs le plus tard possible parce que les vins jeunes changent souvent pour le mieux au fur et à mesure avec la progression du printemps. J’ai dégusté tous les vins dans cet article du 9 au 20 avril 2018.
Un panoramique de Saint-Émilion depuis Ausone
Les dix vins les plus passionnants de 2017
Ces dix vins m'ont marqué profondément. Ils ne sont pas forcément les vins ayant les plus hauts notes dans cet article, mais plutôt ceux qui m’ont fait une forte impression émotionnelle.
Ausone – Alain et Pauline Vauthier avec le maître de chai Philippe Baillarguet et leur équipe ont fait l'un des vins les plus envoûtants du millésime. L'Ausone 2017 est profond, étagé et tout simplement exquis.
Canon – Nicolas Audebert et l'équipe de Canon font suite à leurs superbes 2015 et 2016 avec un 2017 qui n'est pas loin derrière, et qui offrira certainement un plaisir plus immédiat que celui des deux millésimes précédents.
Lafite Rothschild – Tous les vins de l'écurie Lafite sont forts en 2017, mais le Grand vin Lafite Rothschild est tout simplement magnifique. Peut-être plus important encore, il guide la classe à Pauillac et pourrait s'avérer être le plus complet des Premiers Crus.
Lafleur – Baptiste et Julie Guinaudeau ont produit un Lafleur spectaculaire qui se distingue par son intensité, la résonance texturale et un pedigree pur.
Léoville Las Cases – D’habitude un vin beaucoup plus puissant et sombre, Léoville Las Cases est frais, sophistiqué et super raffiné en 2017. Une démonstration formidable du propriétaire Jean-Hubert Delon.
L'If – Cyrille Thienpont porte L'If vers de nouveaux sommets. En 2017, je préfère L'If au bien plus célèbre (et cher) Le Pin.
Pape Clément (Blanc) – Ces dernières années, Bernard Magrez a donné à ses vins un peu plus de finesse et d'énergie que par le passé. Le Pape Clément (Blanc) 2017 est saisissant dans la manière dont il communique à la fois la fraîcheur et l'intensité de la texture qui est une de ses signatures clés.
Pétrus – Dès le premier goût, c’est évident que Pétrus est un des vins du millésime. Tout simplement, tous les éléments sont au bon endroit. Après cela, une discussion avec Jean-Claude Berrouet sur le réchauffement climatique, l’effet sur les tanins de raisin et les implications associées en ce qui concerne l’emploi du chêne neuf, puis cela suivie d'une conversation tout aussi animée avec Oliver Berrouet sur les sélections de la NFL, lesquelles ont constitué une des visites les plus intéressantes que j'ai eu à Bordeaux depuis longtemps.
Troplong Mondot – Le nouveau PDG Aymeric de Gironde (auparavant de Cos d'Estournel) et l'œnologue consultant Thomas Duclos sont des cerveaux écrivant un nouveau chapitre remarquable dans la vie de Troplong Mondot. Un changement stylistique majeur orienté vers la fraîcheur et de l'énergie a donné naissance à un Troplong Mondot véritablement éblouissant qui est un des vins du millésime.
Vieux Château Certan – Un suivi plus que digne des années 2015 et 2016, le VCC 2017 est un vin ravissant et plein de classe.
Eric Kohler, directeur technique de Lafite Rothschild, a supervisé une série de 2017 dans tous les établissements du groupe Lafite
La période de végétation et les vins
Alors qu'une grande partie de la conversation autour du millésime 2017 se concentre sur l'effet du gel dévastateur d'avril, les clés à la compréhension du cru sont bien plus complexes et nuancées.
À l'exception d’un janvier très froid, l'hiver 2016-2017 a été plus chaud que la moyenne. Peut-être plus important encore, les précipitations ont été bien en dessous des moyennes historiques. Le débourrement a débuté environ deux semaines plus tôt que d’habitude. Un avril ensoleillé, chaud et très sec a favorisé une croissance rapide des pousses. Les températures ont chuté brutalement à partir de la mi-avril, atteignant des degrés de givre au 20 et 21, puis encore au 27 et 28 avril. Le deuxième épisode de gel a infligé de graves dommages, précisément parce que les vignes étaient dans un stade inhabituellement avancé. En d'autres termes, dans une saison plus ordinaire, les dégâts de givre auraient été plus limités car les vignes auraient été moins exposées. Les zones de basse altitude où l'humidité est la plus élevée ont été les plus touchées, alors que les pentes, les plateaux et les coteaux ont été épargnés. Les propriétés situées près de la Gironde ont bénéficié de l'influence modératrice de la rivière. L'étendue des dégâts a varié de 0 à 100%, la plupart des pertes les plus lourdes étant infligées aux appellations moins connues. Dans certains cas, des bourgeons de deuxième génération sont apparus plus tard, mais la qualité des fruits à la récolte était variée au mieux.
Une fois encore, les températures au mois de mai ont été plus élevées que la moyenne, avec l’ensoleillement et de la pluie très faible, ce qui a conduit à une floraison rapide suivie d'une fructification rapide et uniforme. Le mois de juin a été exceptionnellement chaud et sec, avec des périodes de températures soutenues et très élevées. Bien que les précipitations aient été abondantes, sur papier au moins, le calendrier de pluviométrie a été concentré en deux grappes, la première au début et la deuxième à la fin du mois. Néanmoins, la pluie en juin a été très importante, car les vignes approchaient le stress hydrique. Les pluies de fin juin cependant ont entraîné le prolongement de la croissance végétative à un moment dans la saison (au début de la véraison) où la croissance végétative idéalement s'arrête pour que les plantes concentrent toute leur énergie sur la maturation des raisins. Plutôt, la croissance végétative ne s'est arrêtée qu'après la fin de la véraison, un timing trop tardive selon les conventions qui définissent les cinq attributs obligatoires à un millésime de vin rouge exceptionnel, mis en avant par le regretté professeur Denis Dubourdieu.
Les cinq principes pour un vin rouge exceptionnel selon Denis Dubourdieu :
1. Une floraison précoce et rapide
2. La nouaison dans des conditions suffisamment chaudes et sèches pour assurer la pollinisation et pour prédisposer à la maturation simultanée
3. L'apparition progressive du stress hydrique grâce à un mois de juillet chaud et sec afin de ralentir puis d’arrêter définitivement la croissance de la vigne au cours de la véraison (changement de couleur)
4. La maturation complète des diverses cépages grâce au temps sec et chaud (mais pas excessivement) aux mois d’août et en septembre
5. Du beau temps (sec et mi-chaud) pendant la récolte, ce qui permet de cueillir au complet
Un temps exceptionnellement couvert, sec et des nuits chaudes avec les changements diurnes compacts ont marqué la plupart du mois de juillet. Bien que ce ne soit pas particulièrement favorable pour le vin rouge, ces conditions se sont révélées très favorables pour le blanc. La mi-véraison n’a été observée qu’à la fin du mois de juillet, 10 à 14 jours plus tôt que normal, dans les vignobles qui n'ont pas été endommagés par le gel. Naturellement, le développement était beaucoup plus variable dans les vignobles touchés par le givre. Le mois d'août a également été sec et plutôt frais, mais avec les températures supérieures à la moyenne au début et à la fin du mois. À ce stade, le stress hydrique a commencé à devenir un problème dans les vignobles de vin rouge. La récolte pour les blancs a débuté vers la mi-août. Le temps frais des mois de juillet et d'août a permis aux raisins de conserver un peu de fraîcheur et d'énergie globalement.
Des conditions couvertes, fraîches et pluvieuses ont caractérisé le début et la mi-septembre tandis que les températures sont restées inférieures à la normale. Les précipitations significatives du 7 au 9 septembre sont un des éléments déterminants de 2017. En raison de la maturation précoce du fruit, la pluie de septembre a créé des défis importants pour le Merlot et le Cabernet Franc à maturation précoce, les deux cépages étant gravement compromis. Alors que les raisins gonflaient, les producteurs étaient contraints de cueillir des fruits avant la pleine maturité. De plus, les pluies de septembre ont été plus abondantes dans certains secteurs que d’autres, le plus notamment dans le nord du Médoc. Le Merlot de mûrissement tardif, en particulier les parcelles plantées sur des sols bien drainés, et les Cabernets ont bénéficié d'un temps d'attente supplémentaire et de conditions améliorées vers la fin du mois.
En cave, la plupart des directeurs techniques ont opté pour baisser des températures en fermentation et pour prolonger le temps que les jeunes moûts passeraient sur les peaux. L'intention, c’était d'éviter l'extraction de tanins durs, ce qui marque d'autres millésimes touchés par le stress thermique (notamment en 2011) et en même temps de faire des lots de presse qui pourraient ensuite être rajoutés aux vins afin de leur donner plus de richesse en milieu de bouche. En général, les vignerons ont eu tendance à travailler les vins très peu, ce qui signifiait des volumes de remontages réduits et moins de pigeage et de délestages. En raison des défis posés par les pluies de fin de saison, lorsque cela était possible, les producteurs ont construit leurs assemblages avec une présence plus élevée de Cabernet Sauvignon que d’habitude.
En dégustation, les 2017
sont des vins mi-lourds et fruités. Dans de nombreux cas, les 2017 sont
construits sur un axe de persistance et de longueur, plutôt que sur l’opulence
de la texture. Relevés avec des fruits de couleur rouge, les arômes floraux
sont typiques. Les alcools sont un peu plus bas que dans ces dernières années.
Aujourd'hui l'impression c’est d'un millésime avec le potentiel de vieillissement
à moyen terme, mais finalement c’est le temps qui le jugera. Comme je l'ai noté
ci-dessus, un certain nombre de vins, en particulier sur la rive gauche, sont
exceptionnellement gracieux.
Le Troplong Mondot 2017, vu
dans le bureau de Xavier Pariente, l'ancien propriétaire du domaine
Le paradoxe de la rive droite
Les gelées d'avril ont dévasté un certain nombre de propriétés à Pomerol, Saint-Émilion, Fronsac, Côtes de Castillon et sur la Montagne Saint-Émilion. Comme c’est le cas du gel, les parcelles situées en contrebas sont les plus vulnérables. Il y a plusieurs châteaux qui n'ont pas produit de vin en 2017. Dans d'autres cas, le givre a endommagé des parcelles moins grandes (celles sur les plaines et sur des pentes inférieures), mais a épargné celles situées sur les pentes supérieures et sur les plateaux. En conséquence, il existe de nombreux cas dans lesquels les propriétés ont fait du vin à partir de seulement quelques-unes de leurs parcelles qui sont par hasard leurs meilleures. Dans ces cas, les vins sont souvent formidables, et dans les cas les plus extrêmes, ils sont mieux que la moyenne. Voilà le paradoxe de 2017 sur la rive droite. Dans les meilleurs sites et où les producteurs ne sont pas paralysés par des défis nombreux de la saison de croissance, les vins ne sont pas seulement bons, ils sont souvent exceptionnels.
Baptiste et Julie Guinaudeau ont produit un ensemble spectaculaire de 2017 à Lafleur et à leurs propriétés sœurs
Pomerol
Il s’agit de lieu en 2017. J'ai goûté un certain nombre de superbes Pomerols du millésime dont La Conseillante, L'Evangile, Pétrus, L'Église-Clinet, Feytit-Clinet, Le Pin et Lafleur-Pétrus. Les vignobles situés dans des sites moins privilégiés ne se sont pas bien comportés durant le gel printanier et l'été sec, par contre. Le givre était un gros problème dans les vignobles situés en contrebas et il en résultait une sorte de sélection naturelle. A titre d'exemple, Lafleur-Gazin est particulièrement forte en 2017 puisque seuls les pentes et le plateau ont survécu le gel.
Saint-Émilion
Comme à Pomerol, la gamme des vins est assez variable. Certains sites ont été complètement givrés, notamment les châteaux Simard, Haut-Simard et de Fonbel de la famille Vauthier. Quant à d'autres propriétés, les rendements sont en baisse spectaculaire. A Puy Blanquet, la récolte est en baisse de 50% parce que toutes les parcelles inférieures ont été gelées. Un exemple plus extrême se trouve chez Fleur Cardinale où la production est en forte baisse, passant de 60-70 000 bouteilles à environ 1 000 magnums. En ce qui concerne le vin, il est positivement magnifique. Cheval Blanc a subi pas mal de dégâts de gel. Par conséquent, le 2017 contient un pourcentage élevé de Cabernet Sauvignon. Sur une note plus claire, Ausone, Troplong Mondot, Pavie et L'If sont parmi de nombreux points forts de ce millésime.
Les Satellites
Deux mille dix-sept est un millésime difficile pour les satellites de la rive gauche. Fronsac, Côtes de Castillon et Montagne Saint-Emilion ont tous subi de graves dégâts. Certains vins n'ont pas été produits tandis que d'autres montrent l'influence évidente du givre.
Jacques Thienpont avec ses
deux créations, Le Pin et L'If
Et sur la rive gauche...
Sur la rive gauche, où des châteaux sont permis d’ajouter des parcelles nouvellement acquises à sa surface totale quelle que soit leur qualité, l'effet du gel est souvent limité en tout ou en partie aux vignobles utilisés pour les deuxièmes et/ou les troisièmes vins.
Saint-Estèphe
Comme en 2015, Saint-Estèphe a été pénalisé par des pluies de fin de saison. Alors que les appellations méridionales dans le Médoc ont reçu 60 à 70mm de précipitation en septembre, ce chiffre était entre 100 et 120 mm à Saint-Estèphe. Les pluies ont été particulièrement punitives pour le Merlot et le Cabernet Franc. Les raisins gonflés et les peaux devenaient fragiles, ce qui a obligé les châteaux à récolter dès que possible. Le Cabernet Sauvignon a pu s'accrocher encore quelques semaines, bien que la pression de la maladie soit devenue un problème vers la fin de la saison de végétation et naturellement ait nécessité un tri soigneux. En tant que groupe, les Saint-Estèphe de 2017 manquent un peu de structure et de profondeur. Les meilleurs exemples sont délicats et très raffinés, tandis que les vins inférieurs sont décidément délavés et dilués. Montrose et Cos d'Estournel ouvrent la marche.
Pauillac
Cette année, j'ai été particulièrement frappé par Lafite Rothschild, qui se distingue par sa performance relative au passé récent et par rapport aux autres vins de l'appellation. Tous les vins de l'écurie Lafite sont notables en 2017. Pontet Canet, Lynch Bages et Mouton Rothschild sont tous forts.
Margaux
J'ai trouvé la qualité inconsistante à Margaux bien qu'il y ait beaucoup de points lumineux, notamment Palmer, Château Margaux et Marquis de Terme. J'ai dégusté quelques vins manquant de profondeur et d'autres qui au présent sont pénalisés par des tanins durs.
Saint-Julien
Saint-Julien est une fois encore l'appellation la plus constante sur la rive gauche. Bien sûr, Saint-Julien bénéficie de sa taille modeste. Il faut le considérer. Par contre, ce n’est pas tous les Saint-Juliens qui sont forts en 2017. Malgré tout, la plus forte concentration de vins convaincants de la rive gauche se trouve évidemment à Saint-Julien. Les trois Léovilles sont formidables ; Ducru-Beaucaillou de même. Tout simplement, Branaire-Ducru, c’est de la classe, Beychevelle, c’est une beauté exotique, Gloria propose une qualité sérieuse pour le prix et Saint-Pierre continue d'impressionner.
Pessac-Léognan
Pessac et Léognan sont souvent regroupés et considérés comme une seule appellation, mais il s'agit en fait de deux villes séparées par 11 kilomètres et définies par des microclimats distincts. En 2017, la sévérité du gel en avril l’a rendu impossible de parler de Pessac et de Léognan en tant que région cohésive car les conditions climatiques et les vins sont si différents. Smith Haut Lafitte (en blanc et rouge), Pape Clément (en blanc et rouge) et Les Carmes Haut-Brion sont en tête. Le Domaine de Chevalier a excellé avec le blanc, mais le rouge était très gauche dans de nombreuses dégustations, comme si le vin a été choqué. A La Mission Haut-Brion et à Haut-Brion, les rouges sont exceptionnellement souples.
Bernard Magrez a réalisé une série 2017 exceptionnel dans tout l'ensemble de son portefeuille
Les blancs secs et sucrés
Les blancs secs du cru sont formidables. Les conditions fraîches et du ciel couvert au cours de l'été finalement se sont avérés être un aspect très positif. En dégustation, les blancs sont lumineux et centrés. Plusieurs ont une qualité de pierre distincte dans le milieu de bouche et une sensation générale qui évoque la structure d’un vin rouge. Également, les conditions étaient généralement favorables à la pourriture noble et à la production de vins doux. Le gel a joué un rôle dans certaines propriétés, y compris Climens, où il n'y a pas de vin en 2017.
Alors, comment est-ce que ça va marcher avec toi et Neal ?
C'est la question qu’on m’a posée à presque chaque arrêt lors des dégustations des 2017 à la barrique. J'espère que cela ne dérange pas les lecteurs que je partage mes réflexions sur l’intégration de Neal Martin à l'équipe de Vinous et sur nos plans pour la couverture de Bordeaux à l'avenir.
« Votre temps est limité, alors ne le gaspillez pas en vivant la vie de quelqu'un d'autre. Ne soyez pas pris au piège du dogme ; c’est de vivre avec les résultats de la pensée d’autrui. Ne laissez pas le bruit des opinions des autres étouffer votre propre voix intérieure. Et le plus important, c’est d’avoir le courage de suivre son cœur et son intuition. »
-- Steve Jobs
Pour encadrer ma réponse, permettez-moi d'abord de vous parler de certaines de mes premières influences. Peut-être vous le savez déjà que ma première carrière a été dans la musique. Je ne suis pas entré en fac à l'université, mais plutôt j'ai fait des études au Berklee College of Music à Boston, une école largement reconnue comme étant la meilleure au monde pour la musique contemporaine. Je ne savais pas à l'époque que les quatre ans à Berklee influenceraient aussi profondément la façon dont je considère plein de choses à ce jour. Miles Davis a été l'une de mes plus grandes influences pendant ce temps-là. Entre autres choses, Miles a toujours été à l'avant-garde des styles musicaux, il s'est toujours entouré des meilleurs talents et il a découvert des légions de jeunes musiciens qui ont continué dans leurs propres carrières. Plus tard, j'ai été profondément influencé par les chefs dans le monde des affaires. Dans son discours à la cérémonie de remise des diplômes à Stanford University en 2005, Steve Jobs a déclaré : « Votre temps est limité, alors ne le gaspillez pas en vivant la vie de quelqu'un d'autre. » C'est pourquoi je n'ai jamais voulu être une copie de quelqu'un d'autre. C'est avec cet esprit que j'ai fondé Vinous en 2013 avec Marzia, James et Alex.
Miles Davis en concert à Antibes, France, juillet 1963
Depuis lors, nous avons travaillé avec diligence pour amener les idéaux inspirés par Miles Davis et Steve Jobs à Vinous dans le but d'être entièrement original. Nous ne sommes pas contraints par la pensée démodée des autres. Lorsque certaines personnes voient un plafond, nous voyons un plancher.
Vinous, c’est une histoire de « premières ». Depuis notre création, nous avons complètement redéfini ce que c’est une publication moderne sur le vin. Vinous a été la première grande publication de vin à publier de nouveaux articles tous les jours, plutôt qu’en grand volume tous les deux mois. Vinous a été la toute première publication de vin à avoir un site web optimisé pour navigateur mobile et ensuite à lancer une application complète pour iOS et Android. On a eu d’autres premières dans la cartographie avec la réalisation de nos cartes interactives du Piémont, après quoi nous avons créé les premières cartes viticoles de Napa Valley. Avec Delectable, notre application sœur de médias sociaux, nous sommes devenus la seule publication au monde qui offre aux amateurs de vin une base de données de plus de 250 000 avis professionnels et 7 millions d'avis d'utilisateurs. Pour chaque région que nous couvrons à Vinous, nous avons des critiques qui sont les premiers points de référence pour leurs régions respectives. Avec l’accueil de Neal dans l’équipe, nous avons atteint une autre première : devenant la toute première grand publication sur le vin à présenter deux reportages simultanés sur une grande région dont la publicité est égale. Notre objectif pour Bordeaux, comme pour toutes les régions que nous couvrons, c’est que Vinous soit la première destination des consommateurs pour tout ce qui concerne le vin.
Neal et moi, nous avons écrit des articles individuels et indépendants sur les vins de Bordeaux. Le reportage récent par Neal sur le millésime 2017 est un des articles les plus soigneusement documentés et les mieux écrits que j'ai jamais lus. Nous sommes fiers de l'avoir publié. Neal et moi, nous n'avons discuté ni d'un seul vin, ni, en fait, de rien concernant les 2017 avant de publier nos reportages respectifs. Nous allons bientôt faire une série de vidéos sur nos vins préférés, partageant plus de réflexions sur les points sur lesquels nous sommes en accord et en désaccord afin de donner aux lecteurs encore plus de perspective sur notre vision du millésime et des vins de 2017. C'est comme ça, et ça va rester ainsi dans un avenir prévisible.
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